Les 7 Instruments les Plus Difficiles à Apprendre et à Maîtriser

L’instrument le plus difficile à apprendre n’est pas nécessairement l’instrument le plus difficile à maîtriser, ce qui rend parfois le choix difficile.

Un instrument peut en effet être l’un des plus faciles sur lesquels apprendre quelques accords ou chansons, tout en étant l’un des plus difficiles à véritablement maîtriser. Pour faire notre liste, nous avons pris en compte la courbe d’apprentissage de chaque instrument, ainsi que les exigences techniques et physiques relatives au jeu de chacun.

Voici les instruments que nous pensons être les plus difficiles à apprendre, à jouer et à maîtriser. Ne venez pas nous demander quels sont les instruments les plus difficiles à apprendre si c’est pour vous laisser décourager : inspirez-vous de cette liste pour relever le défi !

1. Hautbois

Même si vous pensez ne pas savoir à quoi ressemble le son d’un hautbois, vous l’avez en réalité entendu plus de fois que vous ne le pensez. Le hautbois est souvent le son qui porte d’amples et magnifiques mélodies au sein d’un orchestre ou dans de nombreuses musiques de film / télévision.

Avant même de commencer à en jouer, sachez qu’un hautbois nécessite plus d’entretien que la plupart des instruments. Cela signifie plus de temps et d’argent dépensé sans jouer. En contrepartie, sachez que les hautboïstes sont parmi les musiciens d’orchestre les mieux payés.

La première chose qui peut causer problème est l’anche, qui est à l’origine du son magnifique du hautbois. Comparé aux autres instruments à anche, il y a encore moins de place à l’erreur avec le hautbois : l’anche doit être en parfait état et parfaitement positionnée à chaque instant. Longtemps après avoir commencé le hautbois, vous continuerez à sonner faux. Vous n’y échapperez pas : à moins que vous ne soyez un véritable prodige bourré de talent, vous aurez besoin de beaucoup de patience pour apprendre.

Le hautbois a beaucoup changé au fil du temps. À l’origine, il ne pouvait être joué que dans certaines tonalités bien précises ; aujourd’hui, il peut être joué dans n’importe quelle tonalité, mais en contrepartie le hautbois moderne est beaucoup plus lourd qu’il n’y paraît. L’accordage est lui aussi délicat, puisque toutes les gammes ne seront pas parfaitement accordées en même temps. Le musicien doit compenser à travers l’embouchure et un doigté adapté.

Outre ces problèmes, vous constaterez que c’est l’un des instruments les plus contre-intuitifs à jouer. Vous devrez souvent abaisser la position de votre main pour jouer plus aigu, ou la remonter pour jouer plus grave.

On dirait parfois que l’inventeur du hautbois a voulu faire une mauvaise blague, celui-ci étant peut-être l’instrument à vent le plus difficile à apprendre. Mais apprenez-le bien, et on vous courra après.

2. Violon

Lorsqu’il est joué correctement, le violon possède l’un des plus beaux sons que vous pourrez entendre. Cependant, on l’appelle aussi l’instrument du diable pour plusieurs raisons, principalement folkloriques, mais aussi parce que c’est l’un des instruments les plus difficiles à apprendre.

Le violon n’a rien de facile au départ car c’est un instrument dépourvu de frettes. Sans frettes en guise de filet de sécurité, il faut être incroyablement précis pour jouer une note avec justesse.

La hauteur la plus basse qu’un violon peut produire est un sol2 sur la corde de sol à vide. Si vous jouez chaque note/intervalle sur cette corde, vous pouvez parcourir un peu moins de deux octaves et demie, et ce sur un manche très court. Soit de nombreuses possibilités de mal jouer une note sur une si petite longueur !

La tessiture typique du violon, sans parler des harmoniques ou des violons à manches plus longs, va du sol2 au la6.

Comme avec tous les instruments à cordes, il est possible d’apprendre des motifs parfaitement transposables d’une tonalité à une autre. Comme le violon est accordé par quintes parfaites, vous pouvez jouer sur chaque corde sept hauteurs avant que celles-ci ne puissent être reproduites sur la corde suivante (51 notes différentes au total). La répétition des hauteurs pousse à devoir faire des choix plus difficiles et plus créatifs, car jouer la même hauteur sur deux cordes différentes en changera le timbre.

En apparence léger, le violon est un instrument en réalité assez exigeant physiquement. Comme la guitare, il faut utiliser les deux mains pour créer une note, mais jouer avec un archet requiert un peu plus d’efforts que d’utiliser un médiator. Sans oublier que la pression de l’archet doit être aussi précise que votre doigté. Même la posture que doit prendre le corps pour tenir et jouer du violon peut être éprouvante.

3. Cor d’harmonie

Si vous demandez dans la rue quel est l’instrument le plus cool, il est peu probable qu’on vous réponde par le cor d’harmonie. Pourtant, le cor est l’un des instruments les plus polyvalents de la section cuivres.

Comme avec la trompette, vous devez souffler dans le cor tout en actionnant le bon piston (en appuyant sur les palettes) afin d’émettre un son. La différence, c’est qu’avec le cor vous devez maintenir un flux d’air constant à travers un tube pouvant aller de 3,5 à 9 m, ce qui en fait l’un des instruments les plus difficiles à jouer.

Si vous vous demandez à quoi sert tant de longueur, sachez que c’est ce qui donne à l’instrument sa polyvalence : plus le tube est long, plus les notes qu’il peut produire sont graves. Cette simple exigence physique requise par cet instrument est la raison pour laquelle sa courbe d’apprentissage est si abrupte. Une fois seulement que vous êtes capable de produire un son, vous pouvez vous concentrer sur la création d’un beau son, ce qui ne sera pas non plus une tâche aisée.

La première étape pour jouer une note correcte consiste à apprendre les différents doigtés et à perfectionner l’embouchure (la position de la bouche). Même à ce stade, différentes hauteurs peuvent être atteintes en utilisant les mêmes doigtés, en particulier dans les aigus. Ainsi, atteindre la note juste dépend de votre maîtrise à la fois de l’embouchure et de votre flux d’air, sans quoi vous jouerez faux.

Beaucoup de musiciens placent leur main dans le pavillon pour le boucher et ainsi assourdir un peu le son. Cela crée un son plus rond, mais la hauteur peut également s’en retrouver modifiée si le geste n’est pas effectué correctement. En raison de la forme / conception du cor d’harmonie, le son n’est pas projeté en direction du public, mais en arrière. Cela entraîne un léger problème de timing et le musicien doit pouvoir tenir compte du petit retard créé.

Vous comprenez désormais à quel point il est difficile de jouer les bonnes notes sur un cor. Mais si vous faites l’effort d’apprendre, cela en vaudra la peine : vous serez un membre indispensable de n’importe quelle section de cuivres.

4. Piano

Le piano est un excellent exemple d’instrument dont les bases sont faciles à apprendre, tout en étant l’un des plus difficiles à maîtriser.

De nombreux profs de musique préfèrent enseigner la théorie à l’aide d’un piano, la raison principale étant que chaque note est disposée par ordre de hauteur, des plus graves (à gauche) aux plus aiguës (à droite). Contrairement aux instruments à cordes, il n’y a pas de hauteur répétée. La disposition du clavier du piano facilite la compréhension des bases de la théorie, ce qui permet de plus facilement commencer à jouer des accords et des mélodies simples. Vous arriverez rapidement à jouer des chansons, et si vous savez chanter, c’est encore mieux.

Un piano a 88 touches. En appuyant sur l’une d’elle, cela enclenche une mécanique à marteaux venant frapper les cordes correspondant à la note. Les marteaux sont plus gros et plus lourds dans les graves, mais deviennent progressivement plus légers à mesure que l’on va vers les aigus.

Bien qu’il soit plus facile de comprendre la théorie de base sur un piano, la disposition des touches noires et blanches rend les doigtés plus compliqués. Pour chaque accord, on ne peut pas répéter la même position si l’on change de gamme, comme il est possible de le faire – dans une certaine mesure – sur une guitare, par exemple.

Ce qui est incroyable avec le piano, c’est l’étendue des possibilités qui s’offrent au musicien. On peut jouer de manière percutante, rythmique ou mélodique, et créer les harmonies les plus complexes.

Mais sa polyvalence est justement l’une des choses qui le rendent si difficile à maîtriser. Vous aurez parfois à exécuter des rythmes différents avec chaque main ou vous retrouverez face à des arrangements physiquement difficiles à effectuer car il n’y a aucune répétition de hauteur. Vous devrez développer votre toucher et votre expressivité non seulement avec vos doigts, mais aussi à travers l’utilisation des pédales.

5. Orgue Hammond

L’orgue sous ses différentes formes est un instrument difficile à apprendre, mais nous allons nous concentrer ici sur l’orgue Hammond, instrument incontournable de certaines des meilleures chansons rock, blues, funk et soul jamais enregistrées.

Ce son emblématique n’est pas facile à reproduire, même si vous êtes déjà claviériste. Vous pourrez peut-être jouer accords et mélodies, mais le son Hammond est loin de se limiter à jouer les bonnes notes.

Un orgue Hammond possède deux claviers dits manuels 61 touches. Les touches en cascade (style waterfall) sont très légères. Cela les rend faciles à jouer, mais elles ne sont pas sensibles à la vélocité : ainsi, un changement de dynamique dans le geste n’affectera en rien le volume de la note. Un orgue Hammond n’a pas non plus de pédale de sustain, contrairement à un piano. Vous devez donc vous-même garder le doigt sur la touche sur toute la durée de la note.

Le son d’un orgue à roues phoniques comme celui-ci se modifie à l’aide de touches de Preset (pré-programmées), de tirettes, d’un sélecteur de vitesse du rotor et d’une pédale d’expression. Une octave de touches de Preset (de couleur inversée) est positionnée à gauche de chaque clavier.

Les tirettes peuvent coulisser d’avant en arrière, fonctionnant comme une table de mixage. Chaque tirette contrôle une composante du son global. Lorsqu’une tirette est complètement sortie, le volume de cette composante est au maximum ; lorsqu’elle est complètement insérée, il est nul.

Les effets Vibrato et Chorus sont intégrés aux orgues Hammond, contrôlés par des rotors et des sélecteurs de vitesse. Il existe également des boutons de percussions harmoniques : lorsque ceux-ci sont enclenchés, ils produisent des harmoniques décroissantes au fil du temps qu’une touche reste enfoncée. Comme si cela ne suffisait pas, un Hammond dispose généralement de 25 pédales de basse allant du do1 au do3.

Lignes de basse aux pieds, rythmes, harmonies et mélodies à deux mains, tout en ajustant en continu tirettes et boutons : le Hammond est physiquement l’un des instruments les plus difficiles à jouer. Certaines personnes affirment que jouer sur un orgue Hammond est comparable à conduire une voiture. Mais même si conduire est plus simple, ça vaut vraiment le coup d’apprendre.

6. Batterie

La batterie se trouve dans la même catégorie que le piano ou la guitare, dans le sens où ce n’est initialement pas l’instrument le plus difficile. Mais lorsque vous commencerez à progresser et à aller au-delà des bases, vous vous rendrez compte à quel point il est difficile de maîtriser la batterie.

Lorsque vous commencez à en jouer, ne pas avoir besoin de penser à la hauteur, aux gammes et à l’harmonie, comme doivent le faire les autres musiciens, vous paraîtra une véritable bénédiction. Mais les batteurs ont d’autres responsabilités, comme donner le rythme et le tempo à tout le groupe.

Tous les musiciens doivent penser au tempo, mais si un batteur n’a pas un timing parfait et un tempo stable, les conséquences peuvent être désastreuses. Les musiciens d’un groupe doivent pouvoir compter sur un bon batteur, lequel devra être leur métronome.

Passons maintenant à l’indépendance rythmique que tout bon batteur se doit d’avoir. Jouer un rythme de base et savoir compter quatre temps sur le charley est simple, mais les polyrythmies sont une tout autre histoire. Même sur une mesure simple en 4/4, un batteur peut compter différemment avec chaque membre. Un exemple simple et commun de polyrythmie est l’hémiole, qui consiste à insérer un rythme ternaire dans un rythme binaire, ou inversement. Un motif bien plus complexe pourrait être composé d’un rythme en 7/8 joué avec les mains, posé sur un rythme en 3/4 joué avec les pieds. Les batteurs n’essayent pas toujours de compter tout cela pendant qu’ils jouent, leur tête exploserait. Avec le temps et énormément de travail, c’est une chose qui finit par se sentir.

La dynamique est une part conséquente du jeu des plus grands batteurs ; que les batteurs n’aient pas besoin de savoir jouer doucement est une idée fausse plutôt répandue parmi les débutants. Jouer doucement peut certes être difficile, y compris sur de nombreux instruments, mais imaginez devoir tenir un tempo rapide sur la double pédale tout en continuant à taper assez fort pour qu’on continue à entendre clairement la grosse caisse au milieu du reste du groupe : la chose est loin d’être aisée.

Si vous arrivez à gérer l’overdose rythmique que tout bon batteur doit savoir exécuter à la perfection, c’est que vous vous débrouillez plutôt pas mal. Cependant, il ne faut pas oublier à quel point cela peut se révéler physiquement éprouvant pour votre corps. Allez à un concert et observez le batteur jouer deux heures avec très peu de pauses : c’est l’équivalent d’une bonne séance de sport. Lorsque la fatigue s’installe, le timing, le tempo et la dynamique en souffrent.

Tenez bon, développez votre endurance et votre technique, et vous serez le pilier d’une excellente section rythmique.

7. Accordéon

L’accordéon ne fera peut-être pas partie pour tout le monde de la liste des instruments les plus difficiles à apprendre, mais nous avons quelques raisons de l’inclure ici.

Tout d’abord, regardons la manière dont il faut jouer de l’accordéon. Celui-ci est unique dans la façon dont il doit être tenu et le soufflet actionné. Ce dernier sert à fournir de l’air, permettant à l’accordéon de sonner si l’on appuie en même temps sur une note. Il existe également un bouton d’air qui permet d’évacuer l’air de l’accordéon sans jouer de note. Le flux d’air / pression joue un grand rôle dans le façonnement du son de l’instrument.

Il existe deux types d’accordéon : l’accordéon à boutons et l’accordéon-piano. L’accordéon à boutons n’utilise que des boutons pour jouer les notes, tandis que l’accordéon-piano utilise des touches de piano pour la main droite et des boutons pour la gauche. Qu’il s’agisse de touches de piano ou de boutons, la main droite est utilisée pour jouer la mélodie.

À certains égards, l’accordéon-piano est plus facile à jouer, surtout si vous avez une certaine expérience sur le clavier. Sur la main gauche, les deux premières rangées de boutons sont utilisées pour les notes de basse, et tout le reste sert à créer les harmonies. Les boutons sont positionnés chromatiquement, ce qui signifie que certaines formes d’accords utilisées sur la guitare se transposeront bien sur l’accordéon. Sur certains accordéons (pas tous), les boutons peuvent générer des hauteurs différentes selon la façon dont on les presse. On notera la présence de boutons de registre qui sont essentiellement des préréglages qui modifient la tonalité globale de l’accordéon.

En plus de devoir gérer le fait que chaque main joue quelque chose de complètement différent, vous devez garder un timing parfait : l’utilisation des touches, des boutons et du soufflet doit être parfaitement synchronisée pour créer le son souhaité. L’accordéon est clairement l’un des instruments les plus difficiles à apprendre.

En conclusion

Malgré tout ce que vous venez de lire, la satisfaction apportée par la maîtrise de l’un de ces instruments vaut largement l’agonie éprouvée lors de l’apprentissage, alors ne vous découragez pas.

Si vous voulez devenir musicien professionnel, la réalité est qu’il vous faudra fournir beaucoup de travail, peu importe ce que vous jouez. Même avec un talent inné supérieur à la moyenne, vous devrez y consacrer du temps et vous y dévouer, parfois corps et âme.

La beauté dans l’étude de la musique, c’est que cela ne se limite pas à étudier : c’est un style de vie. Votre instrument deviendra une extension de votre personnalité et de votre créativité, alors lancez-vous, peu importe les difficultés.