Piano Français – Top 3 des Meilleures Marques Françaises

Parmi les centaines de fabricants de piano du monde entier, on entend souvent parler des Allemands, des Italiens, des Américains ou bien des Japonais. Mais qu’en est-il des fabricants de piano Français ? Trois grandes maisons étant à connaître, nous en faisons la description ci-dessous.

Gaveau

On se souvient avec émotion de la marque Gaveau. A l’époque de sa gloire, elle était considérée comme l’une des meilleures productrices de pianos au monde.

Certains instruments Gaveau se caractérisent par leur aspect purement esthétique. Les modèles de cette marque ont remporté à plusieurs reprises des médailles, des prix et des distinctions lors de prestigieuses expositions internationales. Toute personne qui dispose encore d’un instrument de la marque Gaveau, en parle avec tendresse. La marque ne se limitait pas à la fabrication de pianos, mais proposait également des clavecins. Des relations familiales orageuses de même qu’une situation nationale particulièrement mauvaise ne furent pas propices au bon fonctionnement de l’entreprise. Après plusieurs changements de propriétaire, la production fut interrompue définitivement en 1988.

Histoire de la marque Gaveau

Józef Gabriel Gaveau, car c’est le nom complet du fondateur, est né à Romorantin dans le département du Loir et Cher en 1824. A l’âge de 23 ans, il ouvre une entreprise qui connaît le succès et s’inscrit durablement dans l’histoire du marché du piano. Après avoir exercé ce métier, dans plusieurs ateliers parisiens, il entreprit de fabriquer ses propres instruments dans une petite usine aux Amandiers n°24. Peu de temps après, en cette même année 1847, il déménage l’usine dans la rue des Vinaigriers.

Au début, il s’inspire des modèles d’Erard. Mais au fil du temps, il élabore ses propres innovations techniques dans le domaine du mécanisme. En 1855, un magasin Gaveau est créé à Paris au 10 rue Taitbout. Gaveau, en tant que première marque de piano, publie son offre sous forme de brochure en 1867. Le showroom de vente est construit au 14 Boulevard Montmartre.

La maison Gaveau a remporté de nombreux prix internationaux : une médaille de bronze à Paris – Expo 1855, une médaille d’argent à Paris – Expo 1867, une médaille d’or à l’exposition universelle de Paris – 1889, des diplômes d’honneur tels que Hanoi -1903, Liège – 1905. Par ailleurs, lors d’expositions similaires de 1886 à 1895, les représentants de la marque Gaveau ont fait partie du jury 12 fois.

En 1876, un incendie se déclare à l’usine du 47 rue Servain. La lutte contre l’incendie dura deux heures. Les pertes furent estimées à 10 000 francs, heureusement le bâtiment était assuré.

L’année suivant l’exposition universelle de 1889 où il remporta la médaille d’or, l’usine de la rue Servain employa 200 personnes supplémentaires et produisit 1500 instruments par an.

Au début du 20ème siècle, la marque Gaveau fut divisée en trois sociétés indépendantes : Gaveau, Augustin Gaveau et Gabriel Gaveau. En 1960, Gaveau fusionna avec la marque Erard pour former Erard-Gaveau. Dix ans plus tard, Gaveau fut racheté par Pleyel. Et enfin, la société allemande Shimmel, qui cessa sa production en 1990, obtint les droits de production et de distribution des trois marques françaises.

Pleyel

En 1807, Ignaz Pleyel, compositeur et éditeur de musique accompli, inaugura la marque Pleyel à Paris, sans savoir qu’elle deviendrait un jour le plus important et plus ancien commerce de pianos, de gros et de détail en Europe.

Camille Pleyel succéda à son père en tant que propriétaire de l’entreprise en 1824, et fut suivi d’Auguste Wolff, puis de Gustave Lyon.

Pleyel subit plusieurs changements de nom, notamment Pleyel, Wolff & Co, Pleyel, Lyon & Co, selon les changements de propriétaires.

Les pianos Pleyel étaient fabriqués à Paris, notamment dans l’usine de Saint-Denis, construite en 1885. En 1866, l’entreprise avait une cadence de 3 000 pianos par an.

La Salle Pleyel a ouvert ses portes à Paris en 1927, comptant 2 500 places, et reste à ce jour la salle de concert la plus prestigieuse de Paris, où ont joué certains des meilleurs pianistes et compositeurs d’Europe. Ce fabricant de pianos, ayant vu défiler, pendant plus de deux cents ans, des musiciens de classe mondiale, a finalement succombé à l’économie française en proie aux difficultés et à la concurrence féroce de la Chine et de la Corée en 2013.

La production a fortement chuté, passant de 1 000 pianos par an en 2003 à seulement 20 dans l’année de fermeture de l’usine ; cependant, certains affirment que l’erreur de Pleyel a été de ne pas proposer assez de pianos de facture plus modeste.

Dans le contexte actuel, pour survivre, les fabricants de pianos sont contraints de délocaliser au moins une partie de leur production dans des pays où la main d’œuvre est moins chère. Pleyel n’était pas désireux de déplacer sa production hors de France et a donc cessé toute production. La salle d’exposition et l’atelier Pleyel, eux, sont toujours en activité et se trouvent au Viaduc des Arts à Paris.

Les pianos Pleyel sont considérés comme la “Ferrari du monde du piano”“. Pleyel est une marque de piano presque entièrement associée au grand Frédéric Chopin lui-même. Pleyel a fait construire deux pianos spécialement pour lui, avec lesquels il a joué à de nombreuses reprises entre 1830 et 1848 et ce, dans la salle Pleyel. Liszt, Debussy et Ravel ne sont que quelques-uns des nombreux autres grands musiciens qui ont aimé et vénéré les pianos Pleyel.

Un Pleyel est construit à la française, avec une sonorité romantique et une sensibilité délicate au toucher. Une analyse de la qualité du son produit par un Pleyel a été décrite comme “douce et veloutée”. Dès 1825, Pleyel a introduit des barres métalliques pour soutenir la structure du piano. Gustave Lyon, ingénieur de formation et inventeur, a apporté plusieurs contributions notables à la société lorsqu’il en était le propriétaire, notamment le piano à double queue avec des claviers à chaque extrémité, qui a été produit de 1890 aux années 1920.

Erard

Sébastien Erard entama sa carrière dans la construction de clavecins à Paris au milieu du XVIIe siècle et construisit son premier piano en 1777. Ses instruments étaient si célèbres qu’il obtint une licence du roi pour fabriquer des pianos pour la cour française.

Après que la Révolution française ait détruit son entreprise, il déménagea sa famille à Londres et se remis immédiatement à construire des pianos. Après son retour à Paris en 1796, Erard dirigeait à la fois des usines françaises et britanniques, et des membres de sa famille dirigeaient l’usine de Londres.

En 1831, Sébastien (qui, d’ailleurs, changea l’orthographe de son nom pendant la période d’hostilité entre Allemands et Français durant la Révolution française) mourut et son fils, Pierre Erard, reprit l’entreprise. Tout au long des années 1800, la société produisit des pianos sous différents noms, notamment Erard & Cie, Guichard et Cie, et d’autres. En 1961, la société fusionna avec Pleyel et près d’une décennie plus tard, la Schimmel Piano Company d’Allemagne acquit les droits sur la marque Erard.

En 1990, la société Schimmel cessa toute production au nom de Pleyel, Erard et Gaveau. Tous les pianos produits sous le nom d’Erard sont fabriqués maintenant par la Manufacture Française de Pianos à des fins de reconstitution historique.

Il faut noter qu’Erard a continuellement amélioré la conception et la qualité de son pianoforte et nous lui devons de nombreux brevets encore en usage aujourd’hui. Ses pianos étaient considérés comme les plus perfectionnés au monde et étaient très complexes et coûteux.